Problématique → Qu’est-ce le péché originel ?
Supports : 1) La Bible, Ancien Testament, Genèse, chapitre 2 (v. 4 à 24 puis v. 25), chapitre 3 (v. 1 à 23), trad. Louis Segond, revue par Stanislaw Eon du Val
2) Lucas Cranach l’Ancien, Le Jardin d’Eden, 1536, Kunsthistorisches Museum, Vienne
Objectifs : - comprendre un texte fondateur sur le thème de la condition humaine.
- évoquer les valeurs du Bien et du Mal et le lien qui unit Dieu aux hommes.
- définir le jardin d’Eden et ses interdits.
Compétences au regard du socle :
Domaine 1 : Les langages pour penser et communiquer
Lire : - comprendre un texte littéraire et se l’approprier
- comprendre des textes, des documents et des images et les interpréter
TEXTE 1
À la suite du récit de la création du monde, on trouve dans la Genèse un second récit qui raconte de manière plus précise la création de l’homme et de la femme.
Lorsque Yahvé Dieu fit la terre et les cieux, aucun arbuste des champs n’était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore : car Yahvé Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol. Mais une vapeur s’élevait de la terre et arrosait toute la surface du sol.
Yahvé Dieu forma l’homme avec de la poussière de la terre ; il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant.
Puis Yahvé Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. Yahvé Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, ainsi que l’arbre de la vie au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. […]
Yahvé Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden pour qu’il le cultive et le garde. Yahvé Dieu donna cet ordre à l’homme : « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. »
Yahvé Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. » Yahvé Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel et il les fit venir vers l’homme pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l’homme. Et l’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs ; mais, il ne trouva pas d’être semblable à lui. Alors Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. Yahvé Dieu, avec la côte qu’il avait prise à l’homme, forma une femme qu’il amena vers l’homme. Et l’homme dit : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l’appellera “femme”, parce qu’elle a été prise de l’homme. » C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair.
La Bible, Ancien Testament, « Genèse », chapitre 2 (v. 4 à 24), traduction de Louis Segond, revue par Stanisław Eon du Val.
TEXTE 1
Un second récit de la Création
Question 1
- Relevez dans l’ordre les différents éléments et êtres vivants créés par Dieu dans ce récit.
Dieu commence par créer la terre et les cieux puis il crée l’homme, le jardin d’Éden dans lequel il crée divers végétaux, les animaux et enfin la femme.
- Quelles différences remarquez-vous par rapport au premier récit de la création dans la Bible ?
Nous pouvons tout d’abord remarquer que cette version de la création du monde est moins organisée que la première : certaines phases de la création sont passées sous silence, comme la création des mers et des continents et le récit n’est pas organisé par journées. Mais surtout, l’homme et la femme ne sont pas créés en même temps, mais l’un après l’autre. Bien plus, l’homme est créé tout au début de la création, avant même les végétaux et les animaux, tandis que la femme est créée tout à la fin.
Question 2
- Avec quoi Dieu crée-t-il l’homme ?
Dieu crée l’homme « avec de la poussière de la terre ».
- Que fait-il pour le rendre vivant ?
Pour lui donner vie, Dieu lui souffle dans les narines : « il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant ».
Question 3
Avec quoi Dieu crée-t-il la femme ?
Dieu crée la femme à partir d’une côte de l’homme : « Yahvé Dieu, avec la côte qu’il avait prise à l’homme, forma une femme qu’il amena vers l’homme ».
Question 4
Traduite en français, l’avant-dernière phrase du texte n°1 n’a pas vraiment de sens. Expliquez celui qu’elle a dans le texte d’origine à l’aide de la note.
Les mots hébreux donnés en note permettent de comprendre le sens de la phrase : l’homme appelle la femme « isha », parce qu’elle a été formée à partir de « ish » (l’homme). De même que la femme a été formée à partir d’une partie de l’homme, le mot isha est formé à partir du mot ish, la lettre a permettant de distinguer le féminin du masculin.
Le jardin d’Eden
Question 5
Donnez un nom commun synonyme de « jardin d’Eden ».
Le synonyme de « jardin d’Éden » est « paradis ».
Question 6
- Dieu interdit une seule chose à l’homme : laquelle ?
Il lui interdit de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
- Quelle sera la conséquence s’il ne respecte pas cette interdiction ?
S’il ne respecte pas l’interdiction de Dieu, l’homme mourra : « le jour où tu en mangeras, tu mourras ».
- A quel temps exprime-t-il cette interdiction ? A votre avis, pourquoi avoir employé ce temps ?
L’interdiction est exprimée au futur de l’indicatif pour montrer que cet ordre est catégorique, que cela va assurément se produire s’il enfreint cette règle.
TEXTE 2 (suite du texte 1)
L’homme et sa femme étaient tous deux nus, mais ils n’en avaient pas honte.
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? »
La femme répondit au serpent : « Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez. »
Alors le serpent dit à la femme : « Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »
La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit de son fruit et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.
Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils surent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures. Alors ils entendirent la voix de Yahvé Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de Yahvé Dieu, au milieu des arbres du jardin.
Mais Yahvé Dieu appela l’homme et lui dit : « Où es-tu ? »
Il répondit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. »
Et Yahvé Dieu dit : « Qui t’a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? »
L’homme répondit : « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. »
Et Yahvé Dieu dit à la femme : « Pourquoi as-tu fait cela ?
La femme répondit : « Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé. »
Yahvé Dieu dit au serpent : « Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs. Tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. […]
Il dit à la femme : « J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras dans la douleur ; tes désirs te pousseront vers ton mari, et lui te dominera. »
Il dit à l’homme : « Puisque tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé du fruit de l’arbre que je t’avais défendu de manger, le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. Il produira pour toi des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. »
Adam donna à sa femme le nom d’Ève, car c’est elle qui a été la mère de tous les êtres vivants. Yahvé Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit.
Yahvé Dieu dit : « Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous, par la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant de tendre la main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. »
Et Yahvé Dieu le chassa du jardin d’Éden, pour qu’il cultive la terre, d’où il avait été pris.
La Bible, Ancien Testament, « Genèse », chapitre 2 (v. 25), chapitre 3 (v. 1 à 23), trad. Louis Segond, revue par Stanislaw Eon du Val.
TEXTE 2 (suite du texte 1)
La faute
Question 7
Qu’est-ce que la consommation du fruit défendu a apporté à l’homme et la femme ? Justifiez votre réponse en relevant une expression figurée.
Adam et Eve acquirent la connaissance, l’intelligence. L’expression employée au sens figuré est la suivante : « les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent ». Juste après avoir commis l’irréparable, ils ont conscience d’être nus et en ont honte, ils connaissent pour la première fois la pudeur et sortent définitivement de l’état d’innocence.
Question 8
Dieu reproche au couple de ne pas avoir respecté son interdiction.
Sur qui l’homme reporte-t-il la faute ? Sur qui la femme reporte-t-elle la faute ?
L’homme reporte la faute sur la femme qui, elle-même, la reporte sur le serpent.
La punition
Question 9
Comment Dieu punit-il chacun des 3 coupables ?
Le serpent sera condamné à ramper sur son ventre
La femme portera et mettra au monde ses enfants dans la douleur ; elle sera dominée par l’homme.
L’homme devra cultiver le sol à la sueur de son front afin qu’il puisse se nourrir. Il devient mortel « tu es poussière, et tu retourneras à la poussière ».
Question 10
Que craint Dieu à la fin de l’extrait ? Pourquoi ? Quelle mesure prend-il pour éviter que cela ne se produise ?
Dieu craint qu’Adam et Eve ne mangent de l’arbre de vie, ce qui les rendrait immortels. Il les chasse donc à jamais du jardin d’Eden.